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Grand entretien avec le philosophe Gaspard Koenig
Société

Grand entretien avec le philosophe Gaspard Koenig

01 Juil 2025

Et si la nature devenait le point de départ d’une pensée philosophique, économique, politique ? C’est le postulat dont s’est saisi le philosophe Gaspard Koenig, également romancier, essayiste, pour partager son cheminement sur notre rapport au vivant, et plus largement à la liberté et aux systèmes que nous pourrions concevoir pour en disposer plus pleinement. Dans son ouvrage « Agrophilosophie. Réconcilier nature et liberté », il cherche de nouveaux chemins, interroge le rapport des philosophes à leur « jardin » pour comprendre les bases de leur pensée et en proposer une qui remet notre finitude au centre, en en montrant la beauté. Entretien.

Propos recueillis par Mathilde Cristiani

Gaspard Koenig, vous évoluez au gré de vos expériences, vous façonnez votre pensée en fonction de ce que vous avez mis en pratique. Ainsi, en 2020, vous êtes parti à cheval sur les traces de Montaigne pour réfléchir à un nouvel humanisme européen. Puis vous avez écrit un roman, Humus, pour interroger les contradictions de notre rapport à la terre. Qu’avez-vous voulu éprouver dans Agrophilosophie en cultivant votre jardin ?

Le parcours à cheval m’a permis de réfléchir autrement, de changer d’opinion sur beaucoup de choses. Tous les voyageurs, à cheval, en avion, en bateau, savent que le voyage permet d’avoir un autre rapport au temps et à soi-même. Cela m’a ouvert aux questions écologiques.

Au retour, j’ai naturellement eu envie de m’installer en Normandie et je me suis mis à jardiner. J’en ai en effet fait un roman, Humus. Mais justement c’est un roman, dans lequel je n’exprime pas d’opinions. Je ne connaissais pas non plus de prime abord celles de mon héros, Arthur. Mettre en scène des personnages m’a permis de pousser des idées pour lesquelles moi-même je n’irais pas si loin. J’ai pu faire d’Arthur un radical, complètement rebelle. À la fin, je ne savais plus ce que je pensais moi-même, je me suis laissé entraîner par mon propre personnage.

D’où le fait de souhaiter, après le roman, sonder ce que j’avais en moi. Comme mon point d’entrée est l’histoire de la philosophie, j’ai construit autour des philosophes ce cheminement dans le rapport à la terre, au sol, des questions assez peu soulevées par la discipline. Les philosophes sont en général des urbains, il faut vraiment chercher. Certains ont un jardin, mais qui reste un parc de ville. À travers ces figures et comment leur pensée reflète le rapport qu’ils entretiennent avec le sol, j’ai pu trouver mes propres lignes dans des débats écologiques de réensauvagement, sur la décroissance…

[…]

Est-ce que cette façon de semer pour que chacun cultive ensuite à sa façon est une autre façon de faire de la politique ? Je rappelle que vous vous êtes présenté en 2022 à la présidentielle.

Comme on représente une communauté de gens, même restreinte, la politique oblige à ne pas être libre de ce qu’on pense et à répéter toujours un peu la même chose, pour convaincre d’autres personnes. Cela a été une très belle expérience, mais qui est profondément antinomique avec l’exercice même de la pensée. C’est d’ailleurs après avoir renoncé à toute action collective que me sont revenues des envies plus créatives. Ensuite ça n’empêche pas, y compris sur la question écologique, d’être investi dans le débat public, parce qu’on a vraiment besoin de porter une écologie à la fois radicale et pas politisée, enfin pas partisane en tout cas.

C’est un sujet qui devrait s’imposer absolument à toute formation politique et constituer la base, sur laquelle chacun peut proposer des réponses différentes. L’effondrement du vivant est tellement grave qu’il devrait être le point de départ de tout programme, de toute action politique. Alors qu’aujourd’hui il n’est même pas un point d’arrivée, il n’est nulle part.

« L’effondrement du vivant est tellement grave qu’il devrait être le point de départ de tout programme, de toute action politique. »

Les débats publics restent importants pour moi, les livres y contribuent, avec des gens de tous bords. Par exemple, cela me semble important de ne pas faire la morale aux gens qui prennent l’avion, pas plus qu’aux agriculteurs qui mettent du glyphosate ou autre. D’abord parce que c’est contre-productif et que ça ne fait que braquer. Et ensuite c’est très prétentieux. Ce qu’il faut faire c’est l’inverse, c’est montrer tout le bénéfice et tout le plaisir, la joie, que l’on ressent, à vivre différemment et de manière peut-être plus équilibrée, plus en accord avec nos écosystèmes.

Cela nous renvoie à l’écologie de la jouissance dont vous parlez dans le livre. Vous la confrontez à l’écologie de la sobriété des décroissants. Pourtant jouissance et sobriété semblent ici complémentaires ?

Ce n’est qu’une question de terme, ce qui est sûr c’est que l’idée de se restreindre ne me paraît pas pertinente. Dans le livre, j’explique d’ailleurs toute l’idée de culpabilité portée par saint Augustin, qui invente le péché originel dans la théologie chrétienne, l’idée de faute propre, illustrée par le vol de poires et précisément par le fait de dire qu’il a des remords parce qu’il a pris du plaisir à cela. Il a gâché les poires parce qu’il ne les a pas juste mangées pour se nourrir mais il les a bâfrées.

Pourtant les animaux se bâfrent, prennent du plaisir. Et c’est ce que nous demandent les plantes ! Si les poires sont juteuses, c’est bien en raison du phénomène d’endozoochorie, qui qualifie le système par lequel les animaux dispersent partout dans l’environnement les graines par la consommation directe de fruits qu’ils vont ensuite déféquer. Il ne faut pas restreindre ses désirs, il faut les changer de ce qui est aujourd’hui.

C’est le vrai Carpe Diem ?

On pourrait dire ça. En tout cas, de mon côté, je suis beaucoup plus heureux chez moi plutôt que d’aller passer un week-end en Thaïlande. Mais pas parce que je me flagelle en pensant à mes émissions carbone. C’est parce que je sais que je ressens tellement plus de bonheur sur les chemins, sur mon cheval. À chacun de trouver le sien.

Le problème est qu’on ne prend pas le temps de construire ses propres plaisirs. Cela prend plus de temps, il faut trouver les chemins, prendre les initiatives. Il est plus facile d’utiliser beaucoup d’énergie thermique pour se faire plaisir. Pourtant dès qu’on fait un effort on se rend compte que l’objet prend beaucoup plus de valeur. Mais c’est vrai que cela demande de réfléchir, de chercher.

Par exemple, actuellement, j’ai un toit de chaume. Je ne veux pas utiliser de fongicides, méthode qui serait la plus simple. Donc je dois chaque année battre le toit avec ce qu’on appelle la batte du chaumier, pour enlever la mousse. Ce n’est pas grand-chose à faire, mais il faut y penser, puis le faire. Cela prend du temps. L’idéal est de rendre l’activité amusante. Pour que ça le devienne, il ne faut pas le faire comme un exercice imposé mais comme une occasion récurrente, une fête, quelque chose à célébrer, avec une récompense.

Vous dites également, dans l’ouvrage, qu’une humanité qui détruit son humus est une humanité qui se détruit elle-même. Quelle est la puissance symbolique de l’humus, et comment est-ce qu’on la transmet ?

Ce qui m’intéresse beaucoup dans l’humus, et je vais continuer à écrire dessus, c’est le fait qu’il détruit, qu’il redécompose ce qui existe, en tout petits éléments biogènes qui vont ensuite être redistribués pour nourrir une vie nouvelle. Tous les corps morts, organisés, carbonés, qui permettent de construire de grosses molécules que sont nos organismes, l’humus – et plus particulièrement tous les animaux qui sont dedans – va le manger, le détruire, le décomposer, le réduire en de tout petits morceaux. Et permettre à une nouvelle vie de se recomposer, comme une sorte de Lego qu’on détruirait pour en construire un autre.

Mais ce que fait l’humanité, qui vient étymologiquement d’humus, c’est qu’elle a peur de ça. Cela l’angoisse car l’humus lui montre sa propre finitude. Voilà pourquoi elle tente de le cacher. C’est le but des villes qui artificialisent le sol, comme on dit. Il y a une raison métaphysique à cette artificialisation, c’est que les choses ne bougent plus, elles sont en place une bonne fois pour toutes. Ce qui nous coûte des efforts colossaux car il faut constamment lutter contre l’humus qui revient sur les façades.

« Mais ce que fait l’humanité, qui vient étymologiquement d’humus, c’est qu’elle a peur de ça. Cela l’angoisse car l’humus lui montre sa propre finitude. Voilà pourquoi elle tente de le cacher. »

La couche noire qui s’y dépose, c’est le début du sol, la pédogénèse, qui revient parce que les racines poussent, dès qu’on n’entretient pas une ville les racines, l’herbe, émergent ! Il faut constamment la nettoyer, l’entretenir. Cet humus pour moi donne un sens assez fort à ce qu’il faut faire, et c’est un principe sur lequel je réfléchis, qui est apparu après le livre justement. Un principe moral qui consisterait à dire : on a le droit de tout faire à partir du moment où on sait le défaire.

Ce que cela veut dire c’est que vous pouvez alors construire n’importe quel palais, n’importe quel objet, à partir du moment où vous vous engagez également à pouvoir le redécomposer, le rendre à l’humus. Cela rend impossible l’usage des polluants éternels, des plastiques… Car ce qui est problématique dans notre système, c’est que ce qu’on fait, on ne sait pas le défaire. S’engager à défaire devrait devenir une sorte de règle de politique publique.

Comment peut-on diffuser cette pensée, la rendre désirable autant au niveau des individus, que des collectivités, des institutions, des entreprises ?

Je dois dire que la période n’est pas très porteuse… L’homme n’est pas la seule espèce à surexploiter ses ressources, comme on le dit souvent pour se culpabiliser. Marc-André Selosse, biologiste et spécialiste en botanique et mycologie, décrit, dans l’un de ses ouvrages, les comportements du macaque à longue queue, un singe de l’île de Karam, en Thaïlande. Celui-ci a surexploité sa première source d’alimentation, les gros coquillages, et a mis au point de nouveaux outils techniques pour passer aux petits coquillages. Jusqu’à l’épuisement total, il va essayer de développer des outils pour aller chercher la dernière ressource disponible. Quand il n’y en aura plus, il ne pourra plus se nourrir.

Toutes les espèces réagissent pareil, sauf que nous, nous avons une force, une puissance, pour le faire, qui est extravagante. J’ai l’impression que les temps modernes sont les temps où l’on passe aux petits coquillages, où l’on surexploite jusqu’au bout, de manière finalement assez conforme à notre nature biologique. Nos petits coquillages, c’est le gaz de schiste par rapport au pétrole. Cela demande plus d’énergie pour l’ouvrir, mais c’est possible.

Mais à un moment tout cela va s’arrêter, parce que les écosystèmes vont s’effondrer. Est-ce qu’on peut agir avant ce point là ? Je ne sais pas. Ce qui est rassurant, c’est que de toute façon tout cela est transitoire, cyclique. On peut être certains que dans 1 000 ans ou 1 million d’années, la biodiversité se sera reconstituée et l’évolution naturelle aura repris son cours. Nos erreurs sont corrigibles à long terme.

Reste à savoir comment donner envie aux gens d’agir autrement ? Là il faut vraiment continuer à être pédagogues, tous un peu chacun de son côté, comme Sisyphe, car il y a encore un gros problème de méconnaissance. Je rencontre des grands chefs d’entreprise, qui sont des gens ouverts, pas forcément mal intentionnés, et qui sont complètement ignorants sur ce sujet. Ils commencent à comprendre un peu les problèmes de carbone et d’énergie, mais sur la question du vivant, l’élite économique et politique est encore peu au fait. Parce qu’il n’y a pas de biologistes parmi eux, mais des ingénieurs, des financiers, des administrateurs, des gens qui ont une logique de tuyaux.

« Je rencontre des grands chefs d’entreprise, qui sont des gens ouverts, pas forcément mal intentionnés, et qui sont complètement ignorants sur ce sujet. »

La politique n’est jamais que le reflet de sa société, et donc quand la société criera à la biodiversité, la politique s’en occupera. Voilà pourquoi il faut continuer à faire, à parler, à écrire des livres, en résistant au discours culpabilisant qui est voué à l’échec. Il ne faut pas critiquer les propriétaires de SUV mais expliquer pourquoi la nature, les oiseaux, sont importants. Il y a 60 % d’oiseaux en moins. Nos printemps sont silencieux, les insectes disparaissent. Or sans eux, plus de pollinisation, et sans pollinisation, plus d’agriculture. Nous devons assumer un discours écologiste qui parle de nature.

Crédit photo : Elisa Koenig

Est-ce que malgré tout, la technologie, et l’innovation, peuvent quand même aider dans cette transition plutôt qu’accélérer la chute ?

Il faut distinguer innovation et technologie. Notamment parce qu’aujourd’hui, la transition agroécologique doit s’appuyer sur la recherche fondamentale. Et ça, c’est de la science, qui innove énormément. Il suffit d’aller sur le site de l’INRAE, pour s’en apercevoir. Le progrès scientifique va dans ce sens, que ce soit au niveau agronomique, hydrologique, médical, avec ce que l’on sait du microbiome et des communications entre les bactéries dans les intestins et celles des sols, tout cela nous pousse, pour notre propre santé, à effectuer cette transition. Et celle-ci demande beaucoup de science, beaucoup d’innovation, mais pas forcément beaucoup de technologies.

Cela dit, la technologie peut aider. Comme les drones, qui pourraient repérer, avec de l’IA, les adventices, aller les déterrer, les désherber, les cercler, une à une, et aider ainsi les agriculteurs. Et c’est tant mieux. L’essentiel, c’est de lancer cette transition. Ensuite les technologies, comme toujours, nous aideront à l’effectuer. Elles doivent suivre notre volonté politique collective, et pas l’inverse.

[…]

N’est-ce pas aussi le principe de l’économie régénératrice, qui estime que l’on a un devoir de réparation ? Comment dès lors les entreprises peuvent-elles s’emparer des concepts, que peuvent-elles tester ?

J’ai beaucoup de sympathie pour les entreprises qui font de la RSE et qui essaient de faire les choses bien. Mais c’est très compliqué de le faire quand on est au sein d’un système d’incitation qui vous demande l’inverse. Et on ne peut pas demander à chaque être humain ou chaque entreprise de devenir vertueux. Il faut changer d’abord et avant tout le système d’incitation pour que les entreprises, naturellement, par leurs actions, soient vertueuses.

« J’ai beaucoup de sympathie pour les entreprises qui font de la RSE et qui essaient de faire les choses bien. Mais c’est très compliqué de le faire quand on est au sein d’un système d’incitation qui vous demande l’inverse. »

Si par exemple on décrète l’interdiction des intrants de synthèse, si on met les règles qu’il faut, on ne demandera plus à une entreprise si elle est ou pas vertueuse. Elles rempliront leur mission dans une économie libre qui ira naturellement vers une finalité correcte et qui sera beaucoup plus puissante que si on le fait chacun de notre côté.

De plus, il s’agit de phénomènes tellement intriqués, tellement complexes, où il y a tellement de débats qu’on croit toujours bien faire et que finalement, chacun ne peut pas réinventer la science. J’encourage les entreprises qui ont le luxe de faire des actions positives à le faire, mais je ne pense pas que cela passe avant tout par elles pour changer un paradigme. Cela doit passer par le politique. Deuxièmement, il faut que les économistes réfléchissent à la manière dont on peut organiser l’entreprise pour que, effectivement, sa finalité soit l’équilibre plutôt que la croissance. Mais je n’ai pas moi-même de cheminement à proposer pour y arriver.

Et côté société civile, par quoi on commence ?

On commence par écrire des romans, des ouvrages de toutes sortes, tout ce qui peut faire changer. Quand les gens auront, comme le disait Élisée Reclus, le sentiment de nature dans la société moderne, l’éco-sensibilité, les choses changeront. Remettre le nez dans la nature, comprendre les phénomènes dont on vient de parler, même de façon superficielle, c’est primordial et essentiel. Le jour où tout le monde se promènera en forêt et fera son compost, on ira tous beaucoup mieux.

J’ai vu passer des sondages où l’on demande aux enfants d’où viennent les yoghourts, et où ils répondent qu’ils poussent sur les arbres. Nous sommes une population – urbaine et même campagnarde – globalement déconnectée de son environnement, de son milieu, qui ne sait pas d’où vient l’eau, comment fonctionne le sol. Moi le premier, d’ailleurs, c’est pour cela que j’ai commencé à écrire des romans. Je me suis engagé sur une tétralogie qui traitera des quatre éléments.

Aujourd’hui je travaille sur l’eau, puis le feu et l’air, et après la terre. Parce que j’ai envie de savoir, alors je cherche. Avant, je ne m’étais jamais posé la question d’où venait l’eau du robinet. C’est cela, commencer à se reconnecter avec les éléments premiers et le vivant autour de nous. C’est le premier pas pour faire changer une société, les politiques, les entreprises.

Un pas qui pourrait être encouragé par la décentralisation ?

Je pense en effet que les biorégions, concept américain qui a une cinquantaine d’années, est assez pertinent. C’est l’idée que le fait d’être responsable politiquement de son territoire, donc d’avoir des instances démocratiques directes dans lesquelles on peut participer, prendre des décisions communes sur la manière dont on gère les plans d’occupation des sols, les cours d’eau, les forêts… tout cela rend sensible à son environnement.

À partir du moment où on est responsable de ce qui nous entoure, on a envie d’en prendre soin, d’une manière égoïste et naturelle. Plus les choses sont centralisées, et viennent d’en haut, moins on se sent concerné. Si le champ d’à côté est plein de glyphosate, peu importe puisque je vais acheter mes légumes bio au marché. Alors que si je mange ce que produit l’agriculteur d’à côté, cela devient mon problème. Donc plus on est dépendant d’un territoire, plus on va s’en occuper, en prendre soin.

« À partir du moment où on est responsable de ce qui nous entoure, on a envie d’en prendre soin, d’une manière égoïste et naturelle. »

Cela permet également de constater que sa voix a une influence, même minime. Tout cela entraîne des mécanismes de préservation de son milieu. On devient une petite espèce vivant dans son petit milieu. Je pense qu’il faut une rupture forte dans le système dans lequel nous vivons, un moment de KO pour pou- voir régénérer les choses. Autant préparer l’avenir et commencer à avoir ce genre de discussions au- jourd’hui, pour être prêts !

Retrouvez l’article en intégralité dans le numéro 62 de Décisions Durables, disponible sur l’application mobile.

Crédit photo de couverture : Elodie Grégoire

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