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H2 Entreprises : une journée pour accélérer l’hydrogène renouvelable
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H2 Entreprises : une journée pour accélérer l’hydrogène renouvelable

05 Août 2025

Initiée en 2022 pour inciter les entreprises et les industriels à s’engager véritablement dans la transition énergétique, la conférence nationale dédiée à l’hydrogène H2 Entreprises revient pour une quatrième édition le 17 septembre à Paris.

Par Laurie Bruno

Pour Jean-Pierre Riche, directeur général de l’Institut Orygeen, association co-fondatrice de la conférence, l’objectif reste inchangé : « on vient faire parler les entreprises qui agissent pour se décarboner face à leurs pairs, pour que leur retour d’expérience inspire et facilite l’action des autres. »

Le passage à l’action par l’inspiration entre pairs

Chaque solution à base d’hydrogène sera discutée autour d’une table ronde dédiée. Hormis l’introduction du ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie Marc Ferracci, et trois keynotes sur la situation mondiale de l’hydrogène en début de matinée, la journée sera structurée autour de tables rondes.

Toutes sont centrées sur un usage : l’application dans l’industrie, les défis dans la filière des engrais, la décarbonation du transport fluvial et maritime… « Dans ce contexte, on continue à travailler sur les usages, les enjeux, les réalités et les solutions, parce qu’on est convaincus que c’est d’abord la demande qui doit tirer l’offre », martèle Jean-Pierre Riche.

Un climat crispé pour le secteur

Cette édition s’inscrit en effet dans un contexte particulier pour la filière. « Quand on a commencé il y a quatre ans, on était dans une vision optimiste du déploiement de l’hydrogène, avec des ambitions très fortes en France et en Europe » se remémore Jean-Pierre Riche.

Depuis deux ans, les financements ont diminué, les investisseurs se sont refroidis, et le gouvernement a revu sa stratégie hydrogène à la baisse, avec notamment un objectif de production de 4,5 GW d’hydrogène par électrolyse en 2030, contre 6,5 GW initialement prévus. 

« Dans ce contexte, on continue à travailler sur les usages, les enjeux, les réalités et les solutions, parce qu’on est convaincus que c’est d’abord la demande qui doit tirer l’offre »

Jean-Pierre Riche, directeur de l’Institut Orygeen

Un environnement contraint qui se reflète chez les petits et grands acteurs de la filière. « Renault et Stellantis annoncent l’arrêt de leurs véhicules à hydrogène, l’ex-pépite de l’hydrogène McPhy est en liquidation… », égrène le directeur de l’institut.

Mais loin d’une fatalité, il fait preuve de réalisme : « Peut-être qu’on a été trop optimistes au départ, et la vitesse actuelle est sûrement plus naturelle que ce qu’on avait imaginé. Il ne sert à rien d’avoir un objectif inatteignable. »

L’hydrogène décarboné comme vecteur de souveraineté pour l’Europe

Cette grande conférence nationale et la pluralité de décideurs conviés rappellent que la filière hydrogène pourrait à long terme renforcer l’indépendance industrielle européenne. « Si l’on restera dépendant de l’importation pour une partie de notre énergie, l’hydrogène vert pourrait nous permettre d’avoir une plus grande souveraineté, utile en cas de guerre », explique Jean-Pierre Riche.

Jean-Pierre Riche est le directeur de l’Institut Orygeen, association co-fondatrice de la conférence H2 Entreprises. Crédit photo : Institut Orygeen

Quant aux interrogations sur l’empreinte environnementale globale de l’hydrogène, le spécialiste précise que la filière est si vaste qu’elle porte ses propres solutions. « Les 90 millions de tonnes de CO₂ produits par l’hydrogène gris — à base de gaz carbonique — ont vocation à être remplacées par de l’hydrogène vert. C’est même son premier marché », avance-t-il.

« Si l’on restera dépendant de l’importation pour une partie de notre énergie, l’hydrogène vert pourrait nous permettre d’avoir une plus grande souveraineté, utile en cas de guerre »

Jean-Pierre Riche, directeur de l’Institut Orygeen

L’hydrogène blanc, extrait du sous-sol, et l’hydrogène vert, produit par l’électrolyse de l’eau, ont tous deux une empreinte carbone plus faible que d’autres types d’énergie. « Ce n’est pas parfait, car comme les panneaux solaires il y a du CO₂ sur le processus de la chaîne de valeur, mais ça reste ridicule à côté des énergies fossiles » soutient-il, ajoutant « on ne sera jamais à zéro sur notre consommation énergétique, d’ailleurs on en a encore beaucoup besoin, donc autant avoir la plus décarbonée possible. »

Un maillon clé de la décarbonation future

Malgré les turbulences que traverse la filière, l’hydrogène reste une brique indispensable pour la décarbonation de l’industrie, la souveraineté énergétique de l’Europe, et la transition écologique globale. Autant d’enjeux qui renforcent la nécessité de ce grand rendez-vous.

« Venir à la conférence c’est se renseigner, se préparer, commencer à agir, mettre en place des projets pilotes, et construire un futur pérenne pour l’entreprise comme pour le climat », réaffirme Jean-Pierre Riche.

Rendez-vous le mercredi 17 septembre dès 9h à l’amphithéâtre Pierre Mendès-France au sein du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, ou en distanciel sur le site H2 Entreprises.

Crédit photo de couverture : Institut Orygeen

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