Belesa : devenir une marque « terroir » de référence
Devenir la marque “terroir” de référence dans le domaine hyperconcurrentiel des cosmétiques : telle est l’ambition d’Amandine Colle, cofondatrice avec Caroline Picard de Belesa – qui signifie « beauté » en cévenol.
Par Réjane Éreau
Comment est née votre entreprise ?
Je suis née et j’ai grandi dans un village des Cévennes. Après mes études en cosmétique, je suis devenue formulatrice de produits dans un laboratoire de cosmétiques bio. C’est là que j’ai rencontré Caroline Picard. Elle travaillait en production. Auparavant, elle avait été maquilleuse, l’univers de la beauté l’intéressait. C’est une entrepreneuse, elle était à la recherche d’idées. J’en avais une : créer une marque de cosmétique dans les Cévennes, avec des produits des Cévennes. Nous avons demandé une rupture conventionnelle fin 2015. En juin 2016, on lançait Belesa.
C’est une entrepreneuse, elle était à la recherche d’idées. J’en avais une : créer une marque de cosmétique dans les Cévennes, avec des produits des Cévennes.
En quoi est-ce une innovation ?
Pour revendiquer le côté naturel et local, les marques mettent souvent en avant un ingrédient phare – l’algue de Bretagne, l’immortelle de Corse… Notre volonté était d’aller plus loin, en utilisant un maximum d’ingrédients venant d’une seule région, et en y trouvant l’ensemble de nos partenaires – façonnage, packaging, etc.
Nous avons aussi été pionnières dans l’éco-conception. C’est devenu tendance mais il y a 9 ans, nous avions déjà à cœur de proposer une beauté simple et vraie. Nos formules sont naturelles, transparentes, sans ingrédients controversés. Nous en maîtrisons la réalisation de A à Z. Caroline et moi partageons des valeurs fortes – l’amour de la famille, de la vie, du terroir. C’est ce qui a permis à notre association de durer.
Le territoire a-t-il soutenu votre démarche ?
Les Cévennes sont isolées, peu peuplées, il y a peu d’argent et de consommation – mais nous tenions à notre « made in Cévennes » ! Pendant un an, nous avons travaillé la tête dans le guidon. J’ai fait beaucoup de recherches pour déterminer comment valoriser en cosmétique les produits locaux tels que la châtaigne, la reinette du Vigan ou le miel, puis j’ai sélectionné les producteurs locaux qui avaient une démarche raisonnée, fait des tests, rédigé les documents réglementaires et fait valider par un toxicologue.
Pour la distribution, comme il y a peu de boutiques et d’instituts de beauté dans la région, nous avons démarché les pharmacies. Le « made in Cévennes » nous a permis de décrocher facilement nos 30 premiers points de vente. Que ce soit des pharmacies nous a donné un gage de qualité. Ensuite, nous avons été accompagnées par la Chambre des métiers de Nîmes pour développer nos compétences commerciales. Et nous avons gagné le concours Alès Audace en 2017. Notre fierté est d’avoir créé en neuf ans une entreprise rentable, qui fait vivre trois personnes, dans un milieu hyper-concurrentiel.
J’ai fait beaucoup de recherches pour déterminer comment valoriser en cosmétique les produits locaux tels que la châtaigne, la reinette du Vigan ou le miel, puis j’ai sélectionné les producteurs locaux qui avaient une démarche raisonnée, fait des tests, rédigé les documents réglementaires et fait valider par un toxicologue.
Prochain challenge ?
Le plus difficile, c’est la distribution. Nos produits sont bons – c’est essentiel pour fidéliser une clientèle. Le « made in Cévennes » fonctionne. Alors maintenant que nous sommes bien implantées dans notre région, nous travaillons à faire notre place au niveau national. Notre ambition est de devenir la référence en France des produits cosmétiques « terroir » dans les 3 à 5 ans. Cela nous permettrait d’accroître suffisamment notre chiffre d’affaires pour étoffer l’équipe – et que Caroline et moi puissions retourner à nos cœurs de métier, moi dans la formulation de produits, elle dans l’identité visuelle !
Crédit photo de couverture : DR
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