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A Montréal, l’humanité au chevet de la biodiversité
Société

A Montréal, l’humanité au chevet de la biodiversité

20 Déc 2022

La COP15 Biodiversité (à ne pas confondre avec la COP Climat, dont la 27e édition a eu lieu, à Charm el-Cheikh, en Égypte, en novembre dernier) vient de se terminer, ce 19 décembre.

Avec à la clé un accord dûment applaudi par une assemblée de délégués exténuée, à 3h30 du matin. Une vingtaine de mesures, dont la création d’aires protégées sur 30 % de la surface de la planète.

Il était temps, car les négociations, entamées il y a quatre ans, avançaient peu, et butaient principalement sur des questions financières, les pays du Sud revendiquant des subventions sur lesquelles les pays du Nord voulaient plus de contrôle.

Pourtant, les enjeux sont cruciaux. Le réchauffement climatique perturbe les équilibres de nombres d’écosystèmes, les pesticides détruisent la fertilité des sols, les océans s’appauvrissent, et en conséquence la menace d’extinction vise désormais plus d’un million d’espèces.

30 %, c’est un objectif réaliste, car aujourd’hui 17% des terres et 8% des mers sont protégées. Et l’argent devrait être au rendez-vous, avec au moins 20 milliards de dollars d’aide internationale annuelle pour la biodiversité d’ici 2025 et 30 milliards d’ici 2030, ce qui représente au saut quantitatif important par rapport  alors aux 10 milliards actuels.

Faut-il se réjouir ?

Pas trop vite, car plusieurs bémols à cet accord ont été mis en avant.

Il n’y aura pas de mécanisme de suivi. Chaque État reste donc libre d’appliquer ou non ces directives, selon ses intérêts du moment.

Même si le mot d’agroécologie fait partie des objectifs, il en va de même de « l’intensification durable » des pratiques agricoles, qui laisse augurer d’une liberté totale.

De plus, la surconsommation de viande, source principale de dégradation des sols, de déforestation, et pollution et de détournement de ressources en eau, a été ôtée du texte.

Enfin, les dates butoir ont été repoussées de 2030 à 2050. Une manière de renvoyer à la génération suivante la gestion d’une situation qui aura encore eu le temps de se dégrader.

Il est clair que cette messe de l’ONU est l’occasion pour les États membres de l’ONU d’afficher des intentions en limitant leurs engagements. L’action locale, ici comme ailleurs, reste un des leviers d’action majeurs.