Au Brésil, le solaire se met à flot

Le gouvernement vient d’inaugurer la première tranche d’une centrale de 50 000m2, flottant sur le lac artificiel d’un barrage au milieu de l’Amazonie.
Au Brésil, le barrage Balbina, construit sous la dictature en 1989, est devenu le symbole d’un gigantisme coûteux et inutile : « C’est l’un des plus grands crime contre l’environnement commis par l’ingénierie de ce pays » déplore Eduardo Braga, ministre des Mines et de l’Energie. En effet, le bilan est loin d’être flatteur. En engloutissant des milliers d’hectares de forêt et avec son budget pharaonique, le barrage devait produire 250 MW. On estime aujourd’hui qu’il n’en produit qu’un cinquième. La question est alors : « Comment en atténuer le coût ? En améliorant la relation coût-bénéfice de cette usine hydroélectrique » répond Eduardo Braga.
Première mondiale
Pour la première fois sur un lac artificiel de barrage, le Brésil va donc installer une centrale de 50 000m2, d’une puissance de 5MW. À terme, c’est même jusqu’à 300MW qui pourraient être déployés ! La solution ne manque pas d’atouts :
– les panneaux, au beau milieu d’un espace dégagé et bien ensoleillé au niveau de l’équateur, pourront être particulièrement productifs,
– les 2 400 km2 inutilisés du lac seront mis à profit,
– sans rogner sur les terres arables ou la forêt,
– et l’installation pourra profiter de l’infrastructure de transmission déjà présente sur le site, limitant ainsi le coût d’installation.
Un projet de recherche suivra l’évolution du projet afin d’analyser l’efficacité d’un tel dispositif hybride… avant d’envisager de la décliner aux autres barrages du pays, qui représentent 60% de sa production d’énergie.
On suivra également de près une expérience similaire qui verra le jour au Japon en 2018, entre le fabricant japonais de systèmes photovoltaïques Kyocera et la PME française Ciel & Terre. Les 2 entreprises collaborent déjà depuis quelques années, et ont notamment construit la plus grande centrale solaire flottante du monde, sur un plan d’eau dédié à la riziculture, d’une capacité de 7,5MW.
Le solaire prend l’eau, et c’est une très bonne chose !