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Coronavirus : les activités humaines en cause
Société

Coronavirus : les activités humaines en cause

16 Avr 2020

Chasse, agriculture, déforestation, réchauffement climatique… la dégradation à grande échelle des écosystèmes multiplieraient les facteurs de risques

Grippe aviaire, VIH, Ébola, Sars, Coronavirus… Toutes ces épidémies ont un point commun : les animaux. Mais quelle est la part de la responsabilité humaine ? Une des hypothèses est que la dégradation des écosystèmes favoriserait la mise en contact des êtres humains avec les animaux sauvages, et les virus dont ils sont porteurs.

Une baisse massive de la biodiversité

Les activités humaines telles que la chasse, l’agriculture, ainsi que les déplacements de populations, ont entraîné une baisse massive de la biodiversité et ont accru le risque de propagation de virus dangereux : c’est la conclusion d’une étude majeure publiée par la revue scientifique Proceedings of the Royal Society le 8 avril. « La propagation des virus provenant des animaux est le résultat direct de nos actions concernant la faune et son habitat », affirme son auteur.

Déforestation et affectation des terres

Pour la FAO1, déforestation et émergence de maladies infectieuses sont liées. Les agents bactériens présents en quantité dans les sédiments et les écosystèmes aquatiques complexes agissent comme un filtre. Mais la déforestation détruit ces écosystèmes, et les agents infectieux peuvent se retrouver sur des espèces opportunistes, arrivées après la destruction de la forêt par l’homme.

Fonte de la banquise et réchauffement climatique

L’exploitation industrielle des ressources gazières et minières facilitée par la fonte de la banquise dans la Sibérie pourrait augmenter le risque d’exposition à des virus, voire même la résurgence de certains virus enfouis sous terre. Un autre risque lié au réchauffement climatique est la modification comportementale des moustiques. Une étude publiée en 2015 estime que 2,4 milliards d’individus seraient exposés au moustique tigre en 2050, notamment en Europe de l’Ouest, à l’est des États-Unis et de la Chine. La présence de ce moustique pourrait cependant décroître en Afrique centrale, au sud de l’Europe, en Asie du Sud et au nord de l’Amérique du Sud, en raison du climat trop chaud et sec. Autant de facteurs donc qui laissent présager que l’épidémie du Covid-19 ne restera pas un cas isolé. Nous sommes prévenus. Mais serons-nous capables de modifier notre rapport à la planète ?

1 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture