Cours de récré : exit les jouets, place aux déchets !
Et si on remplaçait les jouets par des objets usés ? Plusieurs crèches israéliennes l’ont d’abord fait par manque de ressources… puis, constatant l’effet stimulant sur la créativité des enfants, par pédagogie.
En 1950, Malka Haas, une immigrante allemande, s’est vue attribuer la responsabilité d’équiper la cour de récréation de la première crèche du Kibboutz* Sde Eliyahu. Le hic ? Un budget très serré. Sa solution : détourner les objets inutilisés de la vie quotidienne pour remplacer des jouets industriels coûteux.
Dans la cour se mélangent : tracteurs, échelles, lits, pneus, casseroles, tasses, peinture, paille, etc. Malka Haas explique que ce sont « des choses connectées aux vraies vies des enfants, des familles, de leur environnement ». La cour se veut un espace ancré dans la réalité locale. Une cour de récré à Paris ne ressemblera donc pas à son homologue newyorkaise.
Un tracteur pour des qualités d’entrepreneur
De cette expérience, la professeure en pédagogie développe tout un concept d’éducation pour la petite enfance. Elle explique que l’utilisation de rebuts de matériaux variés dans les jeux permet aux enfants d’avoir une expérience sensorielle directe de leur environnement qui stimule :
– leur imagination,
– leur créativité,
– leur tendance à la collaboration,
– leur indépendance,
– et leur gestion du risque.
En les laissant libres de modifier et transformer les objets comme bon leur semble, les adultes montrent une forme de confiance en la capacité de l’enfant à s’entraider et à reconnaître un risque ; tout en mettant l’accent sur son potentiel créatif.
Autant de qualités qui se retrouvent dans celles d’un entrepreneur. D’ailleurs, Israël, pays de 8 millions d’habitants, comptait environ 1 400 créations de startups en 2016. C’est la plus grande densité de startups par habitant au monde. Un chiffre qui donne à réfléchir.