Environnement : Trump dévoile son jeu (et ça fait peur)
Depuis son élection, le futur président américain égraine au fil des jours les noms de ses futurs conseillers. Des choix qui laissent souvent place à la surprise ou l’indignation, surtout pour les défenseurs de la planète.
S’annonçant comme un climato-sceptique durant sa campagne, Donald Trump n’hésitait pas à scander qu’il reviendrait sur l’Accord de Paris, estimant que le réchauffement climatique n’était qu’un « canular entretenu par la Chine pour affaiblir l’économie américaine ». Un peu plus modéré après son élection, la voie des énergies fossiles semble pourtant toute tracée pour son mandat.
Mardi dernier, Donald Trump choisissait Rex Tillerson comme Secrétaire d’Etat. PDG d’Exxon Mobil, la première compagnie privée américaine du secteur pétrolier, il y a fait toute sa carrière. Inexpérimenté en politique, sa dernière (et seule) prise de position dans ce domaine : la critique des sanctions prises à l’encontre de Moscou après l’annexion de la Crimée. Une nomination qui inquiète donc les diplomaties occidentales, autant qu’elle laisse perplexe les défenseurs de l’environnement.
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Environnement vs industrie
Quelques jours plus tôt, c’est l’annonce du nouveau président de l’Agence américaine de la protection de l’environnement qui avait provoqué un tollé. Ministre de la Justice de l’Oklahoma, Scott Pruitt n’a, en effet, jamais fait mystère de sa proximité avec le lobby pétrolier. Mais il s’est surtout illustré par ses oppositions à l’administration Obama et notamment à son Clean Power Plan. Interrogé par les medias américains, il prône le retour du débat sur la réalité du réchauffement climatique « dans les classes, les forums publics et le Congrès » et s’est opposé à de multiples reprises au développement des énergies propres. Devant l’accueil de ses propos au sein de la population, le futur président de l’EPA s’est toutefois voulu rassurant, expliquant qu’il souhaitait « à la fois une protection de l’environnement responsable et la liberté pour les entreprises américaines ».
Au vu de son pédigrée, nous sommes en droit d’en douter. Espérons que la société civile américaine saura se mobiliser, le moment venu, pour faire barrage à cette politique et préserver la lueur d’espoir, née l’hiver dernier à Paris.