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Fusion nucléaire : une remise en cause drastique de la filière de fission nucléaire
Innovation - Tech

Fusion nucléaire : une remise en cause drastique de la filière de fission nucléaire

30 Déc 2021

En cette toute fin d’année 2021, nous voudrions revenir sur un événement quelque peu passé inaperçu. Le 17 août dernier, un laboratoire du MIT (Massachusetts, USA) a annoncé avoir créé un champ magnétique de 20 teslas, une puissance jamais atteinte auparavant avec ce type de d’équipement. Elle est quatre fois supérieure à celle annoncée par l’expérience Iter, en France, à Cadarache, qui travaille sur le même sujet, mais selon des principes différents.

Il faut savoir que la fusion nucléaire consiste à fusionner deux atomes d’hydrogène, ce qui s’accompagne d’une libération d’énergie phénoménale. Cette fusion nécessite de porter un gaz à  l’état de plasma, en le chauffant à plus de 100 millions de degrés. Et pour que la formidable chaleur ne détruise les parois qui le contiennent, ce plasma doit être confiné. C’est le rôle du champ magnétique.

L’énergie idéale 

Quel est l’avantage ? Plus ce champ est puissant, moins l’aimant occupe d’espace, et plus l’énergie produite est importante Il sera donc possible de créer des centrales jusqu’à 40 fois plus petites que ce qui était estimé jusqu’alors. Avec une réduction corrélative des coûts de construction et d’entretien, d’emprise au sol, etc.

La fusion nucléaire est présentée comme l’énergie idéale : non polluante, non radioactive, sans utilisation d’énergie fossile, sans rejet de carbone. Une énergie propre, peu chère à l’exploitation puisqu’elle n’utilise que de l’eau, et garante de l’indépendance énergétique des pays, puisqu’aucune ressource rare n’est nécessaire (si ce n’est pas les capitaux pour construire ces centrales).

Une mise en service dès les années 2030

Cette réduction de volume aura également une autre conséquence majeure : une construction plus rapide, et plus fiable. D’où les projections de mise en service dès la prochaine décennie, et non plus à l’horizon 2050, comme les experts s’y accordaient auparavant. Quels que soient les résultats de ces expérimentations (beaucoup d’étapes technologiques restent encore à franchir), c’est une forte incitation à réfléchir sur le lancement prévu de nouvelles centrales nucléaires (de fission nucléaire, donc) en France, qui ne sortiraient de terre que dans une dizaine d’années, et risquent donc d’être obsolètes avant même d’avoir produit leur premier kilowattheure.