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L’intelligence artificielle, vecteur de sens
Tech - Société

L’intelligence artificielle, vecteur de sens

10 Fév 2023

L’intelligence artificielle (IA) est sans doute la technologie possédant la plus grande capacité de transformation de nos activités. Tous les secteurs de l’économie sont concernés, et dans les entreprises toutes les fonctions sont impactées. Mais il ne s’agit pas seulement d’économie. La culture, l’éducation, la santé, la politique et la citoyenneté, la science, la façon de mener une guerre, seront transformées. Et la liste n’est pas close. 

Diagnostiquer des maladies, adapter des programmes éducatifs à chaque élève, sécuriser les transactions financières, détecter les feux de forêts : voilà quelques-unes des promesses de l’IA que même les plus récalcitrants au progrès technologique pourront difficilement décliner. Et les agriculteurs pourront doser les intrants plant par plant, comme le propose la société britannique Small Robot Company, qui a fait une présentation remarquée de ses solutions, le 9 février, au World AI Cannes Festival. Les économies sont colossales, en termes d’utilisation de pesticides, de fertilisants, et les sols sont protégés.

Un marché de 270 milliards de dollars d’ici 2027

Les experts prédisent un marché de 270 milliards de dollars d’ici 4 ans, à comparer avec les 27 milliards en 2019 (source : Business insights).
Si on a un peu de mal à y croire, c’est que la majorité de l’IA est invisible pour le consommateur et l’utilisateur lambda. C’est une réalité qui va d’autant plus nous surprendre. On peut imaginer dès lors des réactions imprévues, et voir de vieilles craintes ressurgir. La principale se formulant ainsi : « l’Intelligence Artificielle va détruire nos emplois. » Les robots prendront les emplois nécessitant de la force physique, et les logiciels préempteront les tâches intellectuelles. 

Il faudra revenir à l’histoire, aussi vieille que les craintes. Le début du 20e siècle a vu l’arrivée des premiers process industriels, qui devait mettre au chômage tous les travailleurs manuels. Il est certain que les emplois les plus éreintants, les plus abrutissants et les plus dangereux ont été supprimés. Mais personne ne souhaite revenir à cette humanité souffrante. Puis l’informatique à partir des années 60 s’est vue reprocher les mêmes dangers. Puis internet dans les années 90. Même si ces technologies ont leurs défauts, personne ne souhaite revenir en arrière. Aujourd’hui, et dans les prochaines années, c’est au tour de l’IA. Il est certain qu’elle prendra tout d’abord en charge les tâches répétitives et fastidieuses. 

L’IA, source d’emplois, et de sens

Mais surtout, les nouvelles technologies, tout au cours du 20e siècle, ont créé plus d’emplois qu’elles n’en ont détruit. Il suffit pour cela de comparer la population active de jadis et celle d’aujourd’hui : elle est passée de 16 millions en 1850 à près de 30 millions, soit presque un doublement, du fait de la croissance démographique et de l’accès des femmes aux emplois (plus précisément aux emplois répertoriés et décomptés). Et cette expansion s’est accompagnée de transferts massifs, de l’agriculture vers l’industrie, puis vers le secteur tertiaire, puis à l’intérieur du tertiaire dans diverses branches.

Si un chômage structurel élevé persiste dans quelques pays, les causes sont d’abord internes, mais non liées à la technologie. On observe même un niveau d’emploi plus élevé dans les pays qui ont fait le choix de l’équipement robotique, parce que les chaînes de fabrication sont plus performantes.   

Les craintes de destruction d’emplois sont donc largement infondées. Les métiers se transformeront, des compétences nouvelles se créeront, avec de nouveaux besoins dont nous n’avons pas encore idée, et l’IA constituera une formidable source d’emplois.
Ce sera à nous de veiller à ce que ces emplois soient orientés vers les secteurs respectueux de l’environnement, des principes éthiques, et soient vecteurs de sens.