« Beau temps en juin, abondance de grain » : comment la sécheresse de Mai va limiter la production de céréales en 2023
Quelle est l’importance d’un climat favorable pour une récolte abondante de céréales? L’année 2023 réserve une surprise inquiétante : une sécheresse sans précédent qui met en péril la production céréalière en France. Il faut comprendre comment cette sécheresse exceptionnelle va affecter notre sécurité alimentaire. Analysons ce sujet d’actualité crucial pour notre avenir agricole et environnemental.
Une sécheresse préoccupante
La sécheresse a frappé de plein fouet la France cette année, avec des précipitations nettement en dessous des normales saisonnières : 68% des nappes restaient en dessous des normales au 1er Mai 2023. Les régions agricoles, véritables piliers de la production céréalière, ont été durement touchées. Les cultures de blé, d’orge et de maïs, principales cultures céréalières, ont subi les contrecoups du déficit hydrique.
Cette tension sur les ressources en eau s’est manifestée dans l’actualité récente, avec les confrontations violentes à propos des méga bassines, sources d’injustice pour les agriculteurs qui ne peuvent pas en bénéficier. De plus, les experts remettent en cause leur efficacité.
Sécheresse et céréale, mauvais ménage
Ce phénomène est récurrent : chaque année, la France est touchée, à toutes les périodes de l’année. Nous en parlions d’ailleurs déjà dans l’article de mars : nous nous étions limités à faire un état des lieux, détaillant peu l’impact qu’auraient celles-ci sur la production céréalière. Néanmoins nous avancions déjà ce point : « l’impact de chaque sécheresse se ressent sur l’année en cours mais aussi sur l’année suivante.»
Agreste partageait en février 2023, dans le N°400 de « Synthèses conjoncturelles », les données suivantes : le blé dur a connu en 2022 une hausse des rendements mais une forte baisse des surfaces, ce qui a provoqué une baisse de production d’environ 5 000 tonnes par rapport à 2021 : la hausse des rendement de 6,3% ne suffit pas à compenser la baisse des surfaces atteignant -6,0% depuis 2017.
L’orge bénéficie quant à lui d’une hausse des surfaces de 7,5%… laquelle est compensée par une baisse des rendements équivalente.
Le maïs, lui, souffre : 2022 a été la récolte la plus faible depuis 1990, en partie du fait de rendements en très fortes baisse (-24,8% par rapport aux 5 dernières années)
S’adapter face aux sécheresses
La sécheresse exceptionnelle de mai 2023 en France met en péril la production céréalière. Les conséquences sur notre sécurité alimentaire et notre économie nationale seraient significatives, avec des impacts forts sur les prix des céréales.
Pour faire face à ces défis, il est essentiel de reconnaître l’urgence des décisions visant à assurer la résilience de notre système agricole face aux changements climatiques : ces derniers sont – malheureusement – inesquivables désormais. Il s’agit de mettre en place des mesures d’adaptation et de promouvoir des pratiques agricoles durables, que l’on connaît déjà. Seule manque la volonté politique.
