Sur la route de la COP (épisode 1)
A huit mois de la conférence décisive pour le climat, Décisions durables fait le point sur l’avancée des contributions.
A ce jour, 34 pays ont remis leurs contributions, première étape en vue des négociations qui devront aboutir à un accord contraignant sur le climat en décembre prochain, lors de la conférence de Paris. L’heure de faire un premier bilan.
Pays développés : peut mieux faire
En première ligne pour ce rendez-vous, l’Union européenne a présenté un objectif de réduction de 40% de ses émissions de GES en 2030, par rapport à 1990. Un objectif auquel a également souscrit la Norvège.
La Suisse et la Russie ont aussi retenu l’année 1990 comme date de référence avec l’ambition de réduire leurs émissions respectivement de 50% et de 25 à 30%. Si la première, envisage de recourir massivement au marché carbone pour tenir ses engagements, la seconde mise sur la préservation de ses forêts (25% de la surface forestière mondiale) sans remettre véritablement en cause son modèle énergétique.
Enfin, les Etats-Unis ont retenu l’objectif ambitieux d’une réduction de 50% de leurs émissions carbone mais avec 2005 pour référence, une année où le pic d’émission était particulièrement élevé.
Les bons signaux du Mexique et du Gabon
Un des points de friction des négociations repose sur une division Nord/Sud, les pays du Sud estimant que c’est au pays développés de prendre en charge la plus grosse partie des efforts. Les contributions remises début avril par le Mexique et le Gabon pourraient permettre de surmonter cet obstacle.
Déjà en pointe l’année dernière lors de la conférence de Lima en participant notamment à hauteur de 10 millions de dollars au Fonds Vert, le Mexique s’engage à réduire de 22% ses émissions d’ici 2030 par rapport à 2013. Un objectif qui pourrait être rehaussé à 36% sous réserves d’aides financières et de transferts technologiques adéquats.
Plus surprenante encore, la contribution du Gabon. En effet, cette démarche demande des moyens techniques et financiers que n’ont pas toujours les pays comme le Gabon, même si la France a débloqué 3,5 millions d’euros pour les y aider. Le pays africain s’engage à maîtriser ses émissions de manière à les réduire de 50% par rapport à l’évolution prévue si rien n’était fait. Parmi les mesures envisagées : la protection de la forêt (88% du territoire), la mise en place d’un plan de développement industriel à faible intensité carbone, ou encore l’élaboration d’un plan national d’affectation des terres.
Des contributions intéressantes qui devront encore être approfondies et précisées… en attendant celles des gros émetteurs que sont la Chine, l’Australie, l’Inde, le Japon ou encore le Brésil.
La route de la COP est encore longue. Rendez-vous fin mai à l’occasion du Business and Climate Summit pour un nouvel épisode.